02 Un modèle de la compréhension en lecture


Lundi 26 Novembre (Après midi) Référence Théorique J.Giasson

Commençons par la lecture d' une œuvre d'art.

Qu'en comprenez vous ?

Présentation de Marie Thérèse / Pablo Picasso

Notes collaboratives

« Qu’en comprenez-vous ? » ou « quand comprenez-vous ? » 
  • Présente et absente, déformée, isolée, pensive, emmurée, coquette, laide, du goût pour s’habiller, plutôt jeune (pas de ride), séductrice, etc.
  • Chacun a une lecture différente : les sentiments, les interprétations sont toutes uniques.
  • Grande complexité dans la manière de voir et de s’approprier
  • Marie Thérèse  semble a la fois présente et absente. 
  • On comprend à partir de ses propres références.
Bien que nous voyions tous une femme jeune et ronde, les indices de lecture de chacun ne sont pas les mêmes pour tous. Pour l'un, la jeunesse est indiquée par l'aspect lisse du visage, pour l'autre elle est révélée par le geste de Marie-Thérèse se caressant la nuque d'un index nonchalant..

Picasso explique que ses œuvres sont des sommes de décomposition, c'est à dire que la somme des décompositions permet de reconstituer une totalité. Ici, ce sont les lignes de la pièce qui permettent de voir les décompositions. On remarque une utilisation différenciée de la couleur (avec des dégradés pour le visage, ou sans nuances lorsqu'il s'agit du fond). Les formes aussi contrastent : rigidité des lignes de la pièce contre les rondeurs de la jeune femme. Cette diversité dans la manière de lire pointe le fait que
le sens est au delà des seules apparences, or la question du sens est aussi au cœur des préoccupations des enseignants depuis toujours.



Notes collaboratives


  • Travail sur l’horizontal, tout est fait de noir
  • Travail sur l’ombre et la lumière, contrastes
  • Devant une œuvre abstraite, on doit faire des parallèles, fabriquer une image mentale.
  • Créer du sens, faire des parallèles avec ce que l on connaît déjà
extrait de :Entretiens avec Pierre Soulages
par Charles Juilet / L'Echoppe 1990

"Si je dois parler de mes peintures, je préfère parler seulement de l'objet qu'elle est , de sa matérialité. Mais je sais bien et je l'ai souvent dit, que la réalité d'une œuvre est beaucoup plus complexe : cette réalité, c'est le triple rapport qui s'instaure entre la chose qu'elle est, moi qui l'ai faite et celui qui la regarde. Si à propos de certaines de mes peintures on associe simplicité et austérité, on a aussi parlé de richesse et de sensualité. Cela dépend de celui qui regarde... Celui qui regarde une œuvre la reçoit avec sa sensibilité, son expérience, sa culture. Les sens qu'on lui prête peuvent venir se faire et se défaire sur la toile."

Notes collaboratives

  • L’objectif de Soulage est de permettre au spectateur de « s’évader » vers des sentiments propres. Comment cette œuvre va t-elle s’inscrire dans nos expériences ? C’est à nous de créer du sens.
  • La chose qu’elle est, moi qui l’ai faite, et celui qui la regarde
    Cela dépend de celui qui regarde (chacun a sa sensibilité, son expérience, sa culture : elles se font et se défont sur la toile).

Référence bibliographique  :La compréhension en lecture (Jocelyne Giasson- De Boeck Université 2000 )

Professeur agrégée au Département de psychopédagogie des sciences de l'éducation de l'Université Laval. Elle détient un doctorat en sciences de l'éducation et une maîtrise en psychologie. Elle a publié divers documents sur la lecture, notamment un manuel intitulé "Apprentissage et enseignement de la lecture", en collaboration avec Jacqueline Thériault. Elle a réalisé des recherches sur le lecteur précoce, sur l'utilisation de l'ordinateur en lecture et sur les difficultés de lecture.


Jocelyne Giasson nous dit :

« Autrefois, on pensait que le sens se trouvait dans le texte et que le lecteur devait le ≪pêcher≫.
Aujourd'hui, on conçoit plutôt que le lecteur crée le sens du texte en se servant a la fois du texte, de ses propres connaissances et de son environnement de lecture.

De même les recherches sont peu à peu passées de modèles d'apprentissages séquentiels hiérarchisés en sous habiletés, à une vision de l'apprentissage se faisant par des processus agissant simultanément ( cf Picasso ci contre) et qui rendent donc difficile de saisir la difficulté comme un élément isolé d'un tout. »

Nous retrouvons aussi dans cette première brève redéfinition de la compréhension en lecture différents éléments que nous avons mis en lumière précédemment ce matin.

  • Comprendre c'est la création d' une représentation mentale qui donne du sens.
  • Comprendre est la capacité de mettre en œuvre simultanément , de créer des liens entre des processus complexes.

J Giasson nous propose un modèle de compréhension en lecture qui fait actuellement consensus. La lecture est un processus interactif (lecteur / texte) qui met en jeu 3 composantes (3 variables).

La variable « Lecteur » qui comprend les structures du sujet, qui font référence à ce qu'il est, ses connaissances, ses attitudes... et les processus qui font plutôt référence à ce qu'il fait ; les habiletés mises en œuvre.

La variable « Texte »: C'est le matériel à lire qui peut être considéré sous 3 aspects. L'intention de l'auteur, la structure ; la façon dont l'auteur a organisé ses idées et le contenu qui lui renvoie aux connaissances , au vocabulaire que l'auteur a choisi de transmettre.

La variable « Contexte » : comprend des éléments qui ne font pas partie littéralement du texte. On peut distinguer 3 contextes. Le contexte psychologique ; intention de lecture , intérêt pour le texte. Le contexte social ; les interventions de l'enseignant, des pairs.. Le contexte physique ; le bruit, le temps disponible...


Notez la similitude avec les propos de Pierre Soulages que nous avons vu tout à l'heure, au sujet des œuvres d'art.

Nous allons maintenant détailler quelques peu ces 3 variables.


1 La variable « Lecteur » (Structures et Processus)


1.1 Structures Cognitives
  • 1.1.1 Les connaissance sur la langue
  • Connaissances Phonologiques : distinguer les phonèmes de sa propre langue
  • Connaissances Syntaxiques : L'ordre des mots dans la phrase. C'est la syntaxe qui permet de voir si les phrases sont acceptables ou non ; que deux phrases ont le même sens. A 6 ans un enfant aurait utilisé ou entendu 80 à 90 % des structures syntaxiques qu'il utilisera ou entendra dans sa vie.
  • Connaissances Sémantiques : Connaissance du sens des mots et des relations qu'ils entretiennent entre eux.
  • Connaissances Pragmatiques : savoir quand utiliser telle ou telle formule sur quel ton parler à telle personne, qui vouvoyer...
     
 
L'ensemble des connaissances sur la langue orale permettra au jeune lecteur de faire des hypothèses, d'une part sur la relation entre l'oral et l'écrit et d'autre part sur le sens du texte.

Revenons quelque peu sur les Connaissances Phonologiques

Quelle pratique de la phonologie avez vous menées dans vos classes ?

Notes collaboratives
  • La méthode gestuelle aide beaucoup à la différenciation des sons.
  • Travail de discrimination des sons pour le cycle 2 surtout pour un public non francophone
  • La base du travail est la maîtrise des sons. 
  • On peut avoir une parfaite maîtrise de la langue et ne pas privilégier la phonétique. 
  • Le parler passe avant l’écrit. 
  • Un travail sur la discrimination des sons donne de meilleurs résultats pour l’apprentissage de la lecture. 
  • La méthode gestuelle aide beaucoup à la différenciation des sons. 
  • Que l´on connaît déjà l’articulation. Discrimination des sons,  correspondance graphie-phonie 
  • Travailler aussi le vocabulaire.  
  • Il faut construire ses références.
  • Travail de discrimination des sons pour le cycle 2 surtout pour un public non francophone.
  • Cycle 1 découpage de mots en syllabes, repérer la place du son dans le mot, recherche des sons de la langue dans un mot, vire-langues,  rimes.  Placer des sons dans les syllabe. 
  • La base du travail c’est la maîtrise des sons de la langue.
  •  Cycle 2 CE1 révision des sons du CP (car il y a beaucoup de confusions de sons u-ou, d-b, b-v)Travail sur l’articulation. Discrimination des sons  correspondance graphie-phonie
  •  Travailler aussi le vocabulaire.
  •  Une maîtrise de la phonologie ( de la correspondance graphie-phonie) ,aide ‘a la maîtrise de la lecture.
    Différencier les sons proches, utiliser la méthode gestuelle. Les gestes aident les enfants a « entendre »
    les sons. C’est un appui visuel.
  •  Travailler sur le sensoriel avant de travailler sur le sonore.



Un travail spécifique et systématique peut être effectué dès la petite section. 

Exploration de l'appareil phonatoire.

Mise en situation des stagiaires :
Découverte de l'appareil phonatoire
Découverte du cercle des voyelles.

Notes collaboratives


  • Phonologie : importance de travail encore en cycle2, à travailler de multiples manières, assonances, vire langues.
  • Exemple de séance : découvrir l’appareil phonatoire.
  • Qu’est-ce que l’outil phonatoire ? D’où vient la voix ? Comprendre ce qu’est la voix à partir de sensations et de perceptions (Piaget).

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                                 Quelle métaphonologie à 5 ans ?

« Il faut préparer les élèves à apprendre à lire et à écrire ; leur faire distinguer les sons de la parole. Ils doivent découvrir tôt le plaisir de jouer avec les mots et les sonorités de la langue. Progressivement ils doivent discriminer les sons et pouvoir effectuer diverses opérations sur ces composants de la langue (localiser, substituer, inverser, ajouter, combiner...). L’enseignant doit être attentif à la progression adoptée pour ces activités orales, exigeantes ». Voilà ce que nous invitent à mettre en place les programmes de 2008 pour l'école maternelle.
Voilà ce que les programmes de 2008 nous invitent à mettre en place pour l'école maternelle.
Revenons donc un peu sur le pourquoi de tout cela. Jean Émile GOMBERT publie en 1990 (1) des travaux universitaires sur le développement métalinguistique et la métaphonologie. Il apporte des données importantes sur la relation entre un travail sur les sons du langage et les apprentissages de la lecture et de l'écriture.
Il définit la métaphonologie comme « l'ensemble des capacités d'identifier les composants phonologiques des unités linguistiques et de les manipuler de façon délibérée ». Elle est une analyse explicite (donc consciente) de la parole et de ses composants phonologiques. J E GOMBERT montre qu'au-delà de la simple segmentation (syllabique et/ou phonémique ) l'entraînement à des taches de décomposition et de recomposition de mots uni-syllabiques produisent un effet facilitateur sur l' apprentissage de la lecture.
L ' apparition des premiers comportements méta-phonologiques peut être provoquée dès l' âge de 5 ans et : " l'introduction dans l' éducation préscolaire d ' activités qui demandent à l' enfant d' abord de prêter attention à la composante phonologique du langage, puis d ' analyser ses productions en constituants de plus en plus petits, peut aider le futur lecteur potentiel lorsqu'il sera confronté à l'apprentissage de la lecture ".(1) La pédagogie de la langue écrite doit s ' appuyer sur une préparation métalinguistique préalable.


Comment intégrer la métaphonologie à une pratique de classe en maternelle ?
La connaissance de l’appareil phonatoire , de ses composants, (voile du palais, résonateurs, langue, glotte …) de ses capacités phoniques, est un élément qui peut aider les enfants à contrôler leur production vocale. C’est aussi pour l’enseignant un outil très efficace lorsqu’il s’agit d’expliquer aux enfants comment se produisent certains sons. Cette connaissance se construit progressivement.
Le premier réflexe d' un enseignant de maternelle est de tenter relier les notions qu'il doit faire intégrer à ses élèves à des situations vécues. De faire que les enfants manipulent ce qu'ils ont à apprendre afin de mieux l'intégrer. Pour ma part j'ai pris cela au pied de la lettre. J'ai proposé à mes élèves de « manipuler » leur appareil phonatoire, d'explorer leur cavité buccale avec les mains, ou plus exactement avec les doigts.
Systématiquement au fil des premières séances, j'ai proposé aux élèves d'opérer une reconnaissance des dents, des joues, du palais, du voile du palais. Nous avons appris à localiser le devant des dents, l'arrière, avec les doigts et la pointe de la langue. Nous avons fait pratiquer aux élèves une exploration systématique de la cavité buccale, sans omettre bien entendu d'en nommer chaque partie.
J'ai pu constater que ces jeux procurent un réel plaisir à ces jeunes élèves. La possibilité de mettre les doigts dans la bouche, ce qui est inhabituel dans un moment de classe, mais aussi de regarder dans la bouche du voisin, font de ces explorations des moments mémorables pour les élèves. Je leur ai aussi montré un courte vidéo de cordes vocales en action ce qui leur a permis de « voir la voix ». Ces simples activités permettent d'installer l'écoute et suscitent un réel intérêt pour la voix et pour les sons qui servent à parler. Dans tous les cas pour les élèves ce fut une découverte faite avec plaisir.
Une fois ces découvertes effectuées, il est temps de proposer un travail plus spécifique sur le son. Qui mieux que Roman Jackobson, père de la linguistique moderne, pourrait être à même d'aider les enseignants à construire une progression dans la découverte des sons du langage. C'est donc vers lui que très naturellement je me suis tourné.
JAKOBSON nous propose une chronologie du développement du système phonématique (2). Cette chronologie, pourra servir de base à une progression du travail sur les sons du langage. L'évolution phonique détaillée par JAKOBSON, montre que l ' éclatement de la voyelle large, conduit au stade suivante ; le triangle vocalique [ a ] A , [ i ] I , [ y ] U (fig 1). De là se différencieront les autres voyelles. Dans le cas des consonnes, les antérieures précèdent les postérieures de même que les occlusives apparaissent avant les constrictives.
Au-delà d' une simple chronologie, ce que nous enseigne JAKOBSON, c' est le principe des Lois de Solidarité ; c'est à dire la corrélation entre deux éléments ou l'acquisition de l'un présuppose l'acquisition de l'autre et ce dans toutes les langues du monde. Cette notion nous permettra d'avoir d'importants repères dans l'évaluation des capacités phoniques des enfants et donc de mieux adapter notre stratégie pédagogique. 
 
Un exemple de cycle de travail sur la production sonore des voyelles.

Généralement les sons des voyelles de base [ a ] A , [ i ] I , [ y ] U sont bien identifiés et ne posent que peu de difficultés articulatoires. L’objectif de cette séquence est de faire prendre conscience aux enfants des différences d’aperture des voyelles qui, particulièrement dans notre région (Bordeaux) peuvent présenter quelques "subtilités". Comme par exemple : O ouvert / fermé ; A ouvert / fermé ; É ouvert / fermé.
Les premières séances seront consacrées à la production du son [a ] A, de la manière la plus naturelle possible ; à partir du bâillement. Puis par une simple modification de la cavité buccale (étirement de la bouche, entraînant la fermeture du maxillaire) ,les enfants entendront leur production [a], se transformer progressivement en [i] I. Ils constateront cette modification plus qu'ils ne la provoqueront. C'est le mouvement du maxillaire qui transformera le son plus qu'une réelle volonté de la part des élèves.
Dans un second temps, nous demanderons aux élèves d'allonger les lèvres vers l'avant. Ce mouvement des lèvres déplace très naturellement le point d'articulation vers l'arrière et transforme très naturellement le [ i ] I en [ y ] U .
Le triangle de JAKOBSON (fig. 1) se trouve ainsi reconstruit par les enfants uniquement grâce à des indications de mouvements très simples.
Par la suite, il sera possible de faire prendre conscience aux élèves de modifications sonores, produites par le mouvement lent et progressif de fermeture et d'ouverture de la cavité buccale. Dans le triangle initial viendront s'intercaler ne nouvelles voyelles, [ o ] O, [ u ] OU, [ e ] É.
Dans ce passage progressif d'un son à l'autre , j'ai souvent constaté chez les élèves, des manifestations de surprise et une certaine jubilation à entendre se former un nouveau son. Ils ont visiblement du plaisir à voir apparaître et reconnaître le [ o ] O qui se forme lors du passage de [ a ] A à [ y ] U. Tout comme le [ e ] É entre le [ i ] I et le [ a ] A lors de l'ouverture.

Plus finement encore, il sera possible d’aborder des sons beaucoup plus proches comme la distinction ouvert/fermé, pour une même voyelle: O ouvert / fermé ; A ouvert / fermé ; É ouvert / fermé (voir figure 3 ci dessous). Nous avons là encore constaté le même plaisir lorsque les enfants découvrent et entendent ces différences.

 
Au terme de ce travail, nous avons constaté qu'une très grande majorité des élèves pouvait reconnaître et produire toutes les voyelles étudiées.
Pour ces élèves les constituants les plus petits du langage sont devenus des objets d'observation et d'étude d’une façon très naturelle. Ils ont bâti une connaissance et des compétences phonologiques qui s'appuient sur une véritable expérience sensorielle.
Des évaluations réalisées à partir de jeux de comptines, de jeux d’écho, donc hors du contexte d’apprentissage, ont montré que ce travail spécifique permet l' acquisition d'un savoir phonologique suffisamment solide pour être transposable. Il est donc envisageable de penser que ces compétences pourront être utilisées lors de l’apprentissage systématique de la lecture.
Sources :

(1) GOMBERT, J.E. (1990). Le développement métalinguistique. Paris: P.U.F, collection "Psychologie d'Aujourd'hui".

(2) JACKOBSON, R. (1973). Essais de linguistique générale, 2, Paris, Éditions de minuit.


Notes collaboratives
 
  • Expliquer les points d’articulation devient possible : compétence physique (ex : mettre la langue contre le palais) 
  • Comment les sons s’organisent ? Jackobson 
  • Le premier son est le « a ». Tout le monde fait un « a ». Apprendre à projeter la voix, etc.
  • L’opposé est le « i », c’est aussi l’ordre d’apparition pour les enfants. Puis vient le « u ». 
  • C’est le triangle des voyelles. Les enfants peuvent les découvrir grâce aux points d’articulation. 
  • Ils se représentent une image mentale des sons à partir de perceptions vécues.
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rappel : Structures Cognitives
  • 1.1.2 Les connaissances sur le monde
Les connaissances que l'enfant a développées sur le monde qui l'entoure constituent un élément crucial dans la compréhension des textes qu'il aura à lire.

Les élèves qui ont vécu des expériences variées (visites , sorties au musée, au zoo...)sont mieux préparés à lire des textes.
MAIS ces expériences seules ne suffisent pas,

Il est indispensable que les enfants puissent parler de leurs expériences de façon à agrandir leur bagage et leur vocabulaire.

Il est donc important pour nous de penser dès la préparation de ces sorties, visites... à comment nous allons pourvoir les exploiter avec les élèves dans la perspective de favoriser cette expression.

Quelles situations, quels outils ?



Atelier  : Structures Cognitives / Les connaissances sur le monde
Recherches et mutualisation. 

Fiche collaborative

Quelles situations permettent ou permettraient aux enfants de parler et de revenir sur les expériences ?

Penser la préparation des sorties ; en vue d’une production d’écrits.

Fiche de prérequis pour réaliser la sortie au zoo (par exemple)
-          Travail de vocabulaire sur les animaux
-          Classification des animaux : déplacement, alimentation, habitat, reproduction
-          Plan du zoo et parcours a réaliser
-          Organisation des groupes pour faire la visite
-          Choisir   ce qu’on va observer parmi les familles étudiées
-          Préparer une grille d’ observation


Cycle 1
Préparation de sortie scolaire  (sortie au musée)
1-      Aller sur le site prendre des photos
2-      Séance de langage autour de la sortie
3-      Travailler le vocabulaire (des mots en relation avec cette sortie)
Demander aux enfants quels animaux ils connaissent.
Les répertorier en plusieurs catégories : ceux qui marchent, ceux qui volent, ceux qui nagent.
Chaque enfant choisit un animal parmi ceux mentionnés.
 
Salle de motricité :
Mime : Faire en mime son animal.
Puis demander aux enfants de faire le bruit des animaux répertoriés.  
Bibliothèque : Chercher à la bibliothèque des renseignements sur son animal.
En classe, réaliser une fiche sur son animal, le dessiner.
Pendant la sortie, prendre en photo son animal et ajouter des informations collectées sur sa fiche en dictée à l’adulte.

S’inscrire dans une démarche d’investigation, de recherche spécifique d’un animal, ce qui va amener l’élève à chercher des informations dans un support écrit, un livre documentaire. Mettre en relation l’information écrite, documentaire, avec le vivant.
 
Objectif : enrichir le vocabulaire  et le réinvestir
 
Préparation par l'enseignant :
Connaître le lieu
Photos à prendre sur place
Plan du site

En classe :
Se confronter au monde l’écrit :
Faire un imagier avec les photos prises lors de la sortie, organiser cet imagier à l’avance (recherche dans des livres documentaires)
Réaliser une fiche documentaire personnelle pour constituer un imagier
Contribuer à l’écriture de textes :
Préparer une lettre pour le directeur (demande d’autorisation)
Se préparer pour pouvoir écrire un article qui racontera la sortie aux parents : appareil photo, feuilles, dictaphone, analyse du plan, nos animaux préférés, etc.)
Liste de tout ce qui est nécessaire à la sortie (casquette, eau, etc.)
Faire émerger des représentations initiales, faire des hypothèses : qu’est-ce qu’un zoo ? (Dans le but de laisser une trace écrite qui sera confrontée à la réalité de la visite)
Cycle 2
Faire un imagier à partir de photos prises lors de la visite
les confronter  aux écrits, faire une lettre pour demander l’autorisation
Penser a la structure du futur écrit avant d’aller sur les lieux

Une sortie au zoo
Travail en amont
Classifier des animaux selon des critères physiques
Rédiger un questionnaire sur les animaux au zoo et leurs conditions de vie.
Pre requis :
Acquérir un champ sémantique
Lecture de plans, documentaires, albums.
Vocabulaire propre au zoo, aux animaux, famille de mots,
Les confronter à des écrits documentaires afin d organiser les photos que l’on pourra prendre.
Travail de recherche sur un animal par élève.
 
Expression écrite : écrire ce que l’on va faire, où on va aller
Classer des animaux par graphies ou sons.


-          Travailler autour du VIVRE ENSEMBLE, dans n´importe quel cycle (Mesures de sécurité, propreté des locaux et des aires vertes, ne pas donner à manger aux animaux sans l´avis d´un spécialiste
 

Prise en compte des spécificités animalières  du pays dans lequel on vit.
Lecture de documentaires en amont, “fiches techniques des animaux”: taille, poids,reproduction, nourriture…et une photo illustrative.
Objectif: réaliser  a terme le propre documentaire de la classe. Travail transversal sur l’art plastique, sur la protection de l’environnement
-          Séance 1 : Travail préalable sur le vocabulaire relatif aux animaux, cris, habitat, nourriture etc  en collectif
-          Séance 2 : Recherche dans la dictionnaire : chaque élève choisit un animal qu’il pense voir au zoo et cherche la définition dans le dictionnaire
-          Séance 3 : Classification des animaux trouves dans le dictionnaire et introduction des notions de mammifères, fauves, reptiles….

 Préparer un grille d’observation 
 Préparer des questionnaires 
Objectif : enrichir le vocabulaire  et le réinvestir

Préparation de la sortie : Visite au musée
Objectif : Produire un petit texte (3 phrases) para rapport à la visite avec des structures données.
1.       Faire une visite personnelle pour avoir une idée plus claire (si c’est possible).
2.       Réfléchir à une fiche simple pour enregistrer les observations pendant la visite.
3.       Matériel à amener : La boite à gouter L’appareil photo Un crayon à papier pour chacunLa casquette
4.       Travailler des hypothèses et le vocabulaire dans des séances précédentes
5.       Travailler autour des textes en relation au thème des animaux.

Importance du travail en amont pour une sortie 
  • Partir des représentations des élèves (travail hypothèses/ Représentation initiale) 
  • S’approprier le  vocabulaire que l’on va rencontrer (a partir d’images, classement/tri).
  • Confronter les élèves a des écrits documentaires. 
  • Travail de recherche en BCD. Recherche dans un dictionnaire (CE1). 
  • Réaliser des activités avec la participation  les élèves pour qu’ils saisissent ce qu’on attend d’eux




Structures Affectives

Les structures affectives comprennent l'attitude générale face à la lecture et les intérêts développés par le lecteur.

L'attitude générale En dehors de toute situation de lecture l'individu possède une attirance, une indifférence ou même une répulsion envers la lecture. Cette attitude générale sera en jeu interviendra chaque fois que l'individu sera confronté à une situation de lecture.

Questions :

Quelles attitudes constatez vous chez vos élèves ?
Comment influer sur ce qu'il se passe chez eux par rapport à la lecture ?

Les intérêts. Ils sont spécifiques à chaque individu et ils peuvent se développer tout à fait en dehors de la lecture ; musique, photographie, sport, animaux. Selon le degré d'affinité entre le thème du texte et les intérêts spécifiques du lecteur ce dernier sera vivement , peu ou pas intéressé par le texte.


  • Pour comprendre le texte qu'il est en train de lire le lecteur doit avoir un intérêt a le lire

Atelier 3 : Structures Affectives (15'')
Recherches et Mutualisation

Quelles situations mettez ou mettriez vous en place dans vos classes pour que les élèves aient un intérêt écrire et à lire  ?

Structures affectives
Dès la petite enfance, un maximum de contact avec l’écrit. Lecture d’albums par les parents dans les deux langues.
Lecture offerte : les livres lus par le maitre sont valorisés  par les enfants.
Placer la lecture de contes dans un contexte particulier.(contexte mythique) (Relation privilégiée avec la structure de l’écrit. On peut mettre une musique pour préparer, créer l’espace mental dans lequel on va être pour la lecture.
Ex pendant un quart d’heure tout le monde lit. Meme le maitre. Le maitre explique pourquoi il va lire.
(pareil pour le besoin d’ecriture)

Le phénomène de lire a besoin d’être expliqué.



Les Processus.

Les processus de lecture font référence à la mise en œuvre d'habiletés nécessaires pour aborder un texte et au déroulement des activités cognitives durant la lecture. Ces processus se réalisent à différents niveau et sont simultanés.
Projection vue liens entre les textes et les processus de compréhension.



  1. Micro processus: Au niveau de la phrase : Servent à comprendre l'information contenue dans une phrase ( déchiffrage, identification des mots, propositions, phrases.)

  1. Processus d'Intégration: les connecteurs; lien entre les propositions et les phrases.

  1. Macro processus: Au niveau du texte :Orientés vers la compréhension globale du texte vers les liens qui permettent de faire du texte un tout cohérent.

  1. Élaboration: dépassement du texte, appropriation personnelle du texte. Permet au lecteur d'effectuer des inférences non prévues par l'auteur.

  1. Métacognition: gestion de la compréhension et permet les ajustements du lecteur.


Nous ne détaillerons pas aujourd'hui chacun de ces processus, mais il nous est maintenant facile de réaliser que la compréhension n'est pas une simple transposition du texte dans la tête du lecteur mais une construction de sens à partir de ce dernier.



La variable « Texte »

C'est la deuxième variable du modèle de compréhension

Pour parler des textes il faut d'abord les classifier d'une façon ou d'une autre, car il a été montré que les lecteurs se comportent différemment selon la nature des textes qui leur sont présentés.

Il n'existe pas a l'heure actuelle de classification parfaire des types de textes.

Actuellement les critères les plus pertinents en éducation semblent être : L'intention de l'auteur et le genre littéraire et La structure du texte , le contenu

L'intention de l'auteur et le genre littéraire

C'est assurément le critère le plus facilement définissable. L'auteur peut vouloir persuader informer distraire, on parlera donc de texte informatifs, persuasifs, incitatifs.

Le genre littéraire quant à lui est aussi facilement définissable sans trop d’ambiguïté. Roman , bande dessinée, album de jeunesse, conte, fable ...

Intention est genre peuvent bien sur se combiner ; bande dessinée pour informer...

La structure du texte , le contenu

Actuellement on considère principalement deux catégorie de textes ; les textes qui racontent une histoire, un événement et les textes qui présentent et expliquent un concept, un principe.

Le lecteur doit saisir comment l'auteur a organisé ses idées (la forme) et ce que l'auteur veut nous transmettre (le contenu). Forme et le contenu sont souvent imbriqués.


Exemple de combinaison de critères

Marshall (1984) propose une façon très intéressante de classer les textes. En ce qui concerne la structure, Marshall distingue deux catégories :
  • les textes qui présentent une séquence
  • les textes qui portent sur un thème.
Quant aux intentions de communication, même s'il existe de nombreuses raisons pour communiquer, Marshall met l'accent sur les trois qu'elle considère les plus importantes:

  1. agir sur les émotions du lecteur;
  1. agir sur le comportement du lecteur;
  1. agir sur les connaissances du lecteur.

Elle propose ensuite de combiner ces deux composantes pour classer les différents types de textes. Pour classer un texte à l'aide de cette grille, il s'agit de se demander en premier lieu si la structure du texte contient ou non une séquence temporelle. Si la réponse est affirmative, il s'agit ensuite de
dégager l'intention de l'auteur.

  • Si l'auteur veut toucher les sentiments et qu'il utilise une structure temporelle, le texte sera un texte narratif (conte, requit, légende, roman...).
  • S'il veut agir sur les comportements, il s'agira d'un texte directif (recettes, directives de jeu, de bricolage...).
  • S'il veut influer sur les connaissances, il s'agira d'un texte informatif comportant une séquence: le meilleur exemple, ici, serait le texte racontant des événements historiques.


Fonctions
Forme
Séquence temporelle
Thème
Agir sur les émotions
texte narratif
texte poétique
Agir sur le comportement
texte directif
texte incitatif
Agir sur les
connaissances
texte informatif (avec
séquence)
texte informatif (avec thème)


Atelier 04 : L'intention de l'auteur et le genre littéraire dans les ouvrages utilisés en Petite Section.
A partir d'un corpus d'ouvrage destinés à la Petite Section établir une classification et un outil de classe qui puisse être utilisable et compris par les élèves de PS.

TITRE DE L´ALBUM : Bon appétit ! Monsieur Lapin
Auteur : Claude BOUJON
Éditeur : lutin poche de l´école des loisirs
C´est un texte informatif (avec séquence).

TITRE DE L´ALBUM : Poule Plumette
Auteur : Paul GALDONE
Éditeur : Albums circonflexe
C´est un texte narratif.


TITRE DE L´ALBUM : Et toi? Alex Sanders, Loulou et Cie :
Narratif et informatif avec séquence (structure langagière pour poser une question et y répondre, et utilisation du moi je, toi tu)
Texte incitatif :

TITRE DE L´ALBUM : 3 légendes d aujourd hui pour sauver la terre. Auteurs Cécile Geiger, Princesse Camcam ;éditeur Hatier
Par thème(différents pays)


TITRE DE L´ALBUM : Petite feuille et le grand chêne. Sophie Pavbovsky Barroux ed Nathan : Texte informatif avec séquence


TITRE DE L´ALBUM : Les musiciens de la ville de Brême.  Grimm ed Nathan : Texte narratif
TITRE DE L´ALBUM : Pomelo est bien sous son pissenlit. Ramona Badescu ed Magnard : Texte narratif

TITRE DE L´ALBUM :Sacabulle. Anne Marie Béasse Philippe Goossens ed. Magnard : Texte poétique

TITRE DE L´ALBUM : La chenille qui fait des trous. Eric Carle. Ed. Mijade : Texte narratif

TITRE DE L´ALBUM : Max et les maximonstres. M. Sendak. Ed. l’école des loisirs. Texte narratif.
TITRE DE L´ALBUM : La grenouille à grande bouche. Elodie Nouhen. Ed. Magnard. Texte narratif.

TITRE DE L´ALBUM : La robe de Noël. Satomi Ichikawa. Ed. ecole des loisirs. Texte narratif.

TITRE DE L´ALBUM : Le noël de Balthazar. Emma Kelly. Ed. Hatier. 
Texte narratif.

TITRE DE L´ALBUM : L’arbre lecteur DIDIER LEVY Agir sur les connaissances, texte  informatif avec séquence

TITRE DE L´ALBUM :  C’est pas moi EMMANUELLE ROBERT  Agir sur le comportement : texte incitatif

TITRE DE L´ALBUM : Le petit roi   ANNE CLAIRE LEVEQUE Agir sur le comportement, texte incitatif

TITRE DE L´ALBUM : Boucle d’or et les trois ours   ORALBUM Agir sur les émotions, texte narratif


TITRE DE L’ALBUM : Le tout petit fermier
AUTEUR : Jean  LEROY et  Matthieu MAUDET
EDITEUR : Loulou & Cie (l’école des loisirs)
C’est un texte informatif  (avec thème)




La variable « Contexte »
(le Contexte de lecture): intérêt et intention du lecteur, interaction sociales, environnement dans lequel se fait la lecture.

Le contexte de lecture correspond aux conditions dans lesquelles se trouve le lecteur au moment ou il entre en contact avec le texte.
Quelle est l'intention du lecteur?
Que va il chercher dans sa lecture?
Dans quel contexte social se fait la lecture?
devant un public, en interaction avec un pair...

Le contexte physique joue également → bruit, qualité du document, confort de lecture...

  1. Le contexte psychologique
C’est l'intérêt que présente le texte pour le lecteur. Le rôle de l'intention dans la compréhension n'est plus à démontrer. La façon dont le lecteur aborde le texte influe sur sa compréhension.
Lecture du texte d'Anderson :
Intention 1 : Acheter la maison
Intention 2 : Cambrioler la maison



Autre élément important ; la motivation à lire dans une situation particulière . Exemple des Pokemons

 Notes Collaboratives 



Il faut donc donner des intentions, un état de recherche pour orienter l’écoute ou la lecture

Il ne s’agit plus d’apprentissage de la lecture, mais de la compréhension


  1. Le contexte social

Le contexte social est à entendre comme toutes les formes d'interactions qui peuvent se produire au cours de la tâche de lecture entre le lecteur et l'enseignant ou les pairs.
Situation de lecture devant un groupe ; un texte lu à haute voix devant un groupe est moins bien compris qu'en lecture individuelle

Les élèves qui lisent un texte à plusieurs, retiennent plus d'informations que ceux qui travaillent leur texte seul.

Notes Collaboratives 



Comprendre à plusieurs : autour d’un album, une collaboration (à 3 ou 4) pour raconter l’histoire, c’est plus efficace. On est donc face à plus de richesse de lecture et de compréhension. On se questionne alors plus sur un texte, on peut donc, être contre, interpréter autrement, etc.

  1. Le contexte physique
Le contexte physique comprend toutes les conditions matérielles dans lesquelles se déroule la lecture.
Bruit , température, qualité de reproduction du texte.

Notes Collaboratives 
 Conditions matérielles du lieu, du livre, du siège, du son de la salle, etc. 
 Un travail sur l’écoute, sur la prise de parole, une attention particulière pour préparer une salle.



Conclusion de Un modèle de la compréhension en lecture

La compréhension d'un texte résulte de l'interaction entre trois variables qui sont le lecteur , le texte lui même et le contexte.
Pour favoriser la compréhension chez les élèves, il faut donc s'assurer que ces trois variables sont son correctement ajustées.

Le lecteur possède t il les connaissances nécessaires à la compréhension du texte ?
Le texte présenté est il adapté au niveau d'habileté du lecteur ?
Le contexte favorise t il la compréhension du texte ?

Une réponse affirmative à ces 3 questions est la condition préalable à l'enseignement de la compréhension.

 


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